lundi 19 septembre 2016

Clarisse Herrenschmidt, Les Trois écritures. Langue, nombre, code, Paris, Gallimard, 2007, p. 429

"Vers 1808, Pellegrino Turri di Castelnuevo fabriqua une machine à écrire pour celle qu’il aimait, la comtesse Carolina Fantoni, devenue aveugle en grandissant, en sorte qu’elle puisse lui écrire des billets d’amour en tant soit peu lisibles, ce que n’était point son écriture manuscrite. L’amoureux n’avait pas perdu la tête. Plus tard, un pasteur danois s’y mit, en faveur des sourds-muets ; enfin, un fabricant d’armes au chômage technique depuis la fin de la guerre de Sécession, passé dans nos mémoires pour son aide à la littérature mondiale : Philo Remington. Sa type writer de 1878 entra dans le commerce l’année même où la machine à calculer de Hollerith investit les bureaux de l’administration américaine, signifia l’occasion d’une révolution sociale, et les femmes devinrent secrétaires. Underwood imposa des perfectionnements techniques, puis Remington et Underwood se livrèrent une bataille tout au long du sècle, que gagna dans les années 1980 le Raminagrobis de l’ordinateur personnel."

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