lundi 25 juillet 2016

Brad Stone, Amazon: la boutique à tout vendre [2013], trad. D. Hillman, Paris, First, 2014.

"Les coutumes internes d'Amazon sont très particulières. On n'utilise jamais de diaporama ni de présentation PowerPoint dans les réunions. Au lieu de cela, les employés sont tenus d'écrire des textes de six pages exposant leurs propositions, parce que Bezos estime que cela favorise la pensée critique. Pour chaque nouveau produit, ils élaborent leur document dans le style d'un communiqué de presse. Le but est de présenter chaque initiative de la façon dont un client pourrait en entendre parler pour la première fois. Chaque séance commence donc par la lecture silencieuse du document. La discussion ne s'amorce qu'ensuite."

samedi 23 juillet 2016

Isabelle Sorente, 180 jours, Paris, Jean-Claude Lattès, 2013, p. 262.

"Figure-toi que je boucle un papier sur l'épigénétique, tu n'imagines pas tout ce que nous héritons de nos parents, non seulement le code génétique mais les souvenirs, les incidents, l'histoire qui modifie l'expression des gènes, imagine qu'une femme traumatisée, mettons par une agression, en transmettra la mémoire à ses arrière-petits-enfants sous la forme d'une altération de la séquence d'ADN, même si eux ne subissent jamais de violence de leur vie, tu te rends compte? a dit Elsa, le corps se souvient de tout. Le plus fascinant, c'est que ces inhibitions génétiques sont réversibles, il suffit que l'environnement change pour qu'elles disparaissent, les chercheurs l'ont démontré sur des souris."

mercredi 20 juillet 2016

Gérard Chaliand, "C dans l'air. Vivre en état d'urgence", France 5, 20 juillet 2016.

"Gérard Chaliand: Je regrette que nos télévisions, certaines d'entre elles, n'en finissent pas de repasser  en boucle toujours les mêmes choses qui constituent en fait une déstabilisation des esprits. Cela occupe une place considérable.

Axel de Tarlé: C'est à la hauteur de l'émotion que cela suscite.

Gérard Chaliand: Oui d'accord mais on a beaucoup fait le travail de Daesh aussi à partir de 2014. On a bien répercuté leur théâtralisation de l'horreur, leurs décapitations etc., de façon inutile, une fois ça va, cinq fois ça va, mais enfin on n'informe plus, on participe en quelque sorte de la propagande de l'autre parce que cela fait de l'audimat. Là il faut quand même qu'on se regarde également.

Axel de Tarlé: On offre une caisse de résonance à cette barbarie.

Gérard Chaliand: Voilà, tout à fait."

mercredi 13 juillet 2016

Nicholas Carr, Internet rend-il bête? [2010], trad. M.-F. Desjeux, Paris, Robert Laffont, 2011, p. 152.

"En 2001, des jeunes Japonaises commencèrent à composer sur leurs téléphones cellulaires des récits sous forme de séries de SMS qu’elles chargeaient sur un site Web, Maho no i-rando, où d’autres personnes les lisaient et les commentaient. Ces récits s’étoffèrent en feuilletons de ‘romans sur mobiles’, et connurent un grand succès. Certains trouvèrent des millions de lecteurs en ligne. Voyant cela, les éditeurs se mirent à publier ces romans sous forme de livres papier. À la fin de la décennie, les romans sur mobile étaient arrivés en tête des listes des meilleures ventes du pays. Les trois romans les plus vendus au Japon en 2007 avaient tous été rédigés à l’origine sur des mobiles."

Nicholas Carr, Internet rend-il bête? [2010], trad. M.-F. Desjeux, Paris, Robert Laffont, 2011, p. 142.

"La Westwinds Community Church de Jackson, Michigan, forte de 900 membres, a innové en introduisant les réseaux sociaux dans la célébration du culte. Pendant le prêche, les fidèles envoient des messages sur Twitter, et les textes se déroulent sur de grands écrans vidéo. Un message lors d'un service en 2009 disait: 'J'ai beaucoup de mal à reconnaître Dieu au milieu de tout.' Bonnie Rochman, "Twittering in Church", Time, 1er juin 2009."