jeudi 25 août 2016

Herbert Lottman, Michelin, 100 ans d'aventure, trad. Marianne Véron, Paris, Flammarion, 1998, p. 10.


"Dans le premier Guide Michelin, trois étoiles signalaient les hôtels coûtant plus de 13 francs (environ 250 francs aujourd’hui) pour une chambre moyenne, comprenant le service, une bougie pour la nuit, le petit déjeuner, le déjeuner et le dîner. Deux étoiles signifiaient que les mêmes prestations coûteraient de 10 à 13 francs, et une seule étoile, moins de 10 francs. Il existait un symbole pour indiquer la mise à disposition d’un garage (en principe gratuitement), et un autre pour préciser la présence d’une fosse permettant au chauffeur d’accéder sous le châssis pour effectuer des réparations. Les hôtels recommandés par l’Automobile-Club de France, tant pour le confort que pour la bonne chère, étaient signalés, de même que ceux qui offraient une réduction de dix pour cent aux membres du Touring-Club de France. Le concepteur méticuleux du Guide Michelin avait prévu un symbole différent pour chaque type de carburant que l’hôtel pouvait avoir en réserve, et signalait même s’il y avait une chambre noire, afin que le voyageur puisse y développer les photographies prises en cours de route. C’est seulement l’année suivante (l’auteur s’en excusait dans sa présentation) que le guide serait en mesure d’indiquer si les toilettes d’un hôtel étaient munies d’une chasse d’eau et si l’on pouvait y prendre une douche ou un bain."

lundi 22 août 2016

Lucien Karpik, "Le Guide rouge Michelin", Sociologie du travail, n° 42, 2000, p. 371.

"En 1900, alors que seulement quelques milliers d'automobiles circulent, le premier petit livre rouge est publié: la distribution du Guide Michelin pour les chauffeurs et les vélocipédistes est gratuite. Le guide entend accompagner et favoriser le développement de l'automobile et, pour y parvenir, il opère la rupture avec la 'société ferroviaire'. Bien qu'il soit encore incomplet, il présente déjà l'invariant qui fonde son originalité: le classement des villes par ordre alphabétique. C'en est fini de la succession nécessaire inscrite dans les tracés du rail; désormais non seulement la composition de la liste des localités peut être modifiée à volonté, mais l'ordre prédéterminé s'efface: l'itinéraire se plie à la volonté du voyageur."