jeudi 18 mai 2017

Kurosawa Kiyoshi, Kairo [2001], trad. Karine Chesneau, Arles, Philippe Picquier, 2002, p. 62-63.

"- Quand on trouve que ça ne marche pas du tout entre soi et le monde, l'ordinateur peut apparaître comme un objet très attirant. Ce n'est qu'une machine, bien sûr, avec des bases de fonctionnement simplistes. Mais à force de le bidouiller ici et là et de développer ses capacités avec toutes sortes de logiciels, on lui découvre souvent des possibilités que personne n'avait imaginées au départ. Il y a des gens qui croient aveuglément aux possibilités illimitées des machines et d'autres qui craignent que ces boîtes inquiétantes n'échappent à leur contrôle, ce qui pourrait faire l'affaire de Dieu ou du diable.
- Pour moi, c'est le diable!
- Moi, quand on me pose la question, je me limite à dire et à redire que c'est un produit dont on a une connaissance imparfaite. Il faut que les scientifiques poursuivent leurs recherches mais c'est de le vendre comme produit de masse qui a été une erreur. L'ordinateur n'est pas dangereux. Le danger, c'est les divagations de ceux qui les manipulent. Que ce soit pour la drogue, les armes, l'énergie nucléaire, tout ce qui représente un danger, les Etats établissent des systèmes de contrôle, non? Mais pas pour les ordinateurs. On a l'impression qu'ils ne présentent aucun risque en soi. La preuve, au début, on ne savait même pas à quoi ils pourraient servir. Si bien qu'on n'a jamais imaginé que l'homme puisse en faire une machine infernale!"

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